Retour à la peinture d’atelier avec une série de paysages imaginaires, issus du monde sous-marin mais peints avec une lumière et des couleurs terrestres : des paysages forestiers ou désertiques mais qui conservent des airs d’eau : les déserts d’eau. Un thème imaginé en 2017 mais qui a mis du temps à se concrétiser et sur lequel j’ai travaillé une grande partie de l’année 2022. Il donnera lieu à une exposition en juillet 2023.
La première idée était de trouver un décor qui corresponde à l'ouest américain, façon "western", pour y installer des poissons aux airs de bisons (des poissons-perroquets à bosses). Première étude de paysage sous-marin aux couleurs réchauffées pour donner l'impression de désert :
Une autre étude poursuit la recherche autour d'un décor de canyon, dans une ambiance nocturne à mi-chemin entre le monde terrestre et le monde subaquatique.
La présence d'animaux sur la toile aurait annulé l'équivoque entre monde marin et monde terrestre. J'ai donc opté pour un paysage sans aucun personnage : un désert. Ce fut l'occasion d'expérimenter le rendu d'une forte luminosité, avec des ombres bien débouchées.
Un travail précédent avait déjà exploré cette piste d'inspiration en 2018 : des fonds indonésiens sous de longs pilotis qui évoquent aisément les troncs d'une forêt. L'idée initiale était de peindre les quatre saisons mais un seul tableau a été terminé à ce moment là : le printemps.
En 2022, la poursuite du thème des déserts d'eau a donné lieu à d'autres créations sur le même format (50x90cm) dont celle-ci qui évoque l'automne. Les gorgones sont des coraux mous qui constituent des arborescences "à plat", sous forme d'éventail. Elles sont ici représentées en jaune sous une lumière solaire verticale. Les autres coraux sont verts pour donner une impression végétale.
Ma recherche de similitudes entre des éléments de paysage situés au dessus de la surface des océans et d'autres situés en dessous me conduit à ce talus dominé par du corail noir (un corail mou créant des arborescences très ramifiées, ressemblant vraiment à un arbuste). Dans une ambiance de paysage romantique au petit matin, ce corail apparaît ici comme une dense forêt, qui peut aussi être vue comme une énorme vague s'apprêtant à tout emporter depuis le bord droit du cadre. Au premier plan, des gorgones brunes semblent être des troncs d'arbres morts malmenés par ce mouvement. On peut remarquer quelques poissons/fleurs rouges broutant ça et là.
Ici, c'est la forme du corail qui m'a donné l'inspiration fongique. Je n'ai fait que transformer d'autres coraux en plantes et ajouter des mousses pour créer une ambiance de sous-bois légèrement brumeux.
Après tant de paysages sous-marins sans poissons, il fallait que je revienne à un tableau peuplé de mes petits amis des mers pour montrer une fois encore la multitude, la vie ! Voici un banc de poissons-cochers qui vient droit sur nous, faisant jouer la géométrie de leurs barres verticales dans une palette chromatique réduite.
Retour aux quatre saisons, toujours sous les pilotis indonésiens, dans une ambiance de point du jour très contrastée.
Dans les fraîches eaux des Açores, le relief escarpé des sommets et les algues tapissant les rochers m'ont fait penser à un paysage de montagne au premier coup d'œil. A part l'arrière-plan où j'ai dû transformer la surface de l'eau en ciel, cette vue est pratiquement telle qu'on peut l'admirer sous l'eau. Dans la série des déserts d'eau, c'est le tableau le plus fidèle à la réalité.
Un paysage près de chez moi, tableau effectué à l'occasion d'une démonstration de peinture en plein-air. Un patchwork orthogonal de champs cultivés et leurs limites qui perdent toute épaisseur, et quelques arbres qui ponctuent encore l'immensité de cette surface agricole.
Un dimanche en Ariège. Un sapin chétif à l'orée de la forêt attire mon attention, avec ces branches basse qui s'étalent devant moi. Un sapin de noël pour finir l'année ?
